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Mustang, un film féministe


Sorti en juin dernier je ne pensais pas pouvoir avoir l'occasion de le découvrir au cinéma. C'est chose faite avec beaucoup de retard grâce à mon cinéma de quartier ! J'avais eu de nombreux échos positifs parmi mes amis ; les quatre césars remportés, l'oscar du meilleur film étranger, sans parler des autres prix et nombreuses nominations, n'ont fait que confirmer l'intérêt à porter sur le premier long-métrage de la réalisatrice franco-turque Deniz Gamze Ergüven.

Quelle est l'histoire ? On suit cinq orphelines élevées librement par leur grand-mère qui se retrouvent du jour au lendemain cloîtrées à la maison suite à un jeu innocent avec des garçons prenant aux yeux des adultes des allures sexuelles et scandaleuses. L'oncle prend le relais dans l'éducation de ces jeunes filles afin qu'elles soient "bonnes à marier".

Une vision féministe

La réalisatrice prend sa revanche dans ce film : elle a choisi de partir d'un souvenir vécu, le jeu innocent avec les garçons, où elle s'est faite réprimander étant jeune. Sa réaction à l'époque a été d'être honteuse. Ici c'est tout le contraire, chacune à leur façon les sœurs sont révoltées par cette attention réactionnaire. Deniz Gamze Ergüven dénonce dans sa pellicule ce conservatisme ambiant en Turquie, pays qui a pourtant donné le droit de votes aux femmes bien avant la France ! L'oppression machiste et le patriarcat pèsent de plus en plus sur ces jeunes filles au fur et à mesure qu'on les emmure - les murs montent littéralement, tout devient grillagé ! C'est une critique politique ouverte que j'ai particulièrement appréciée.


Un regard nuancé sur les hommes et les femmes (ATTENTION ! Spoilers dans ce paragraphe)

Certes l'oncle tient le rôle du "grand méchant loup", au point où le spectateur en arrive à avoir la peur aux tripes pour les deux dernières sœurs restées à la maison. On espère d'ailleurs presque tout du long qu'il apprenne à apprécier ces cinq nièces, qu'il ait de l'empathie, mais ce dernier reste obstinément enfermé dans son éducation patriarcale. Il désire tellement les dominer qu'il en vient à en violer certaines la nuit.
Heureusement les personnages masculins ne sont pas tous négatifs. En effet celui de Yasine, le livreur de légumes aux cheveux longs saura nous permettre d'avoir un œil plus nuancé sur les hommes du film.
Le personnage de la grand-mère était très intéressant, même s'il est de plus en plus effacé dans la durée. Elle a élevé ses petites-filles de manière libre, mais les réprimande car elle a peur du regard moralisateur extérieur. Celle-ci semble aussi trouver le moyen de "les libérer" de leur oncle en les mariant ; on a l'impression que pour elle il n'y a pas d'autres solutions possibles.

Un film coloré

Ce qui était très appréciable dans ce long-métrage c'est que nous passons par toutes les teintes émotionnelles : on admire la beauté des images, on rit ou on est triste de certaines situation, on est affolé à d'autres moments... Il y a vraiment une palette large de sentiments qui nous traverse et de ce fait je conseille vivement à toute personne de voir Mustang !

Le club de lecture de Emma Watson



Au début de cette nouvelle année l'actrice Emma Watson, ambassadrice de l'ONU pour le droits des femmes, à inviter le monde à la rejoindre dans un club de lecture féministe sur Goodreads.com. Une belle annonce car je participe déjà à ce site peuplés de rats de bibliothèques comme moi !

Le principe 
Un livre par mois est sélectionné et aura pour thème le féminisme. Le but étant qu'un grand nombre de personnes participent et puissent échanger sur le sujet, qu'il y ait des rencontres de lecteurs, des échanges... Tout ceci est permis grâce à la création du forum du club lecture sur Goodreads OurSharedshelf. Emma Watson s'engage en plus à essayer de faire participer l'auteur-e du livre à la fin du mois d'une quelconque manière.

"My life on the road" de Gloria Steinem
"You should write about take no-shit women like me. Girls need to know they can break the rules"
Le premier livre choisi pour le mois de janvier 2016 est "My life on the road" de l'activiste Gloria Steinem. J'avoue que je n'étais pas spécialement convaincue par cette sélection, en partie parce que je ne connaissais pas du tout l'auteure et qu'il n'existe aucune traduction française à ce jour de cette autobiographie - j'assume complètement d'être une feignasse ! Étant donné que je soutenais pleinement cette initiative je m'y suis mise bon gré mal gré. 
Et ce fut une très belle surprise : son écriture est fluide et agréable, comme on peut s'imaginer un trajet en voiture sur une route américaine, les cheveux au vent. Outre son style plaisant j'ai pu apprendre énormément d'éléments sur l'évolution des droits des femmes aux États-Unis, mais aussi sur les discriminations faites aux communautés noires et amérindiennes, au point où parfois j'en "restais un peu sur le cul" ! Certaines anecdotes sont aussi très amusantes et respirent l'espoir de vivre dans un monde équitable. 
C'est en tout cas un parcours de vie incroyable, inspirant et j'espère que Gloria Steinem pourra encore nous abreuver de détails sur son parcours, même si cette dernière a dépassé les 80 ans !

Et après ?
Une conférence avec Gloria Steinem est organisé à Londres le 24 février prochain. Emma Watson sera l'intervieweuse et l'évènement sera entièrement filmé. J'espère qu'il y aura des sous-titres en anglais afin que ce soit plus facile pour les non-bilingues !
En attendant les lecteurs français essayent de s'organiser un petit meeting début février pour parler de son livre : lien.
On attend également avec impatience le titre du livre du mois de février.